mercredi 27 octobre 2010

Après-midi à l'Île de Gorée
Site de la plus grande déportation de l'histoire de l'humanité : environ 20 millions d'esclaves ont été vendus sur cette île avant d'être envoyés dans les Amériques et en Europe.

Pu de courant, pu de gaz, pu d’eau, pu de pain…

Salut groupe! Je suis désolé de n’avoir rien pu poster dernièrement sur ce blogue. Je vivais des moments de choc culturel et j’ai cru bon de me censurer un peu afin d’éviter les dommages d’un texte rédigé dans le creux d’une expérience outremer. Cela étant dit, je dirais que les temps qui courent sont difficiles en général pour les Sénégalais et Sénégalaises. Le pays passe plusieurs crises en même temps qui affectent profondément la qualité de vie des citoyens. Les gens décrient quotidiennement l’incapacité de leur gouvernement de répondre à leurs besoins primaires et c’est clair qu’ils ont raison de dénoncer la situation dans laquelle ils se trouvent. Je suis au Sénégal depuis déjà six semaines et les coupures diverses semblent se vivre tous les quelques jours.

Premièrement, il y a le courant électrique. La Senelec, la société d’État qui gère l’électricité au Sénégal, n’est pas en mesure d’offrir du courant à tous les Sénégalais en tout temps. En raison d’une gestion questionable au sein de cette société et des infrastructures anciennes qui causent un gaspillage important d’énergie (les vielles centrales électriques et les fils électriques datent d’il y a des décennies), l’offre de courant n’est pas assez élevé pour répondre à la demande des Sénégalais (et soulignons que leur consommation d’énergie n’est qu’une fraction de ce qu’est la nôtre au Canada). Par conséquent, il y a constamment des coupures de courant dans le pays. Parfois au travail on peut passer 4 heures ou plus de temps à ne rien faire, puisqu’il n’y a plus de courant pour faire fonctionner nos ordinateurs. « Mais comment un pays peut-il se développer quand même les gens qui ont un emploi ne peuvent pas travailler pendant de si longues périodes? », me demande une de mes collègues sénégalaises. Une question qu’il faudra poser au président de la République j’imagine… Et malgré les délestages intenses à Dakar, ils sont pires dans la banlieue, où la population passe parfois des journées entières sans courant. Des manifestations ont eu lieu dans la banlieue, mais avec peu de résultats.

Ensuite, il y a le gaz. Les familles à la Médina et dans de nombreuses régions du Sénégal utilisent beaucoup le gaz (style propane) pour faire la cuisson et préparer les plats. Mais après la fête de la Korité (une fête musulmane célébrant la fin du Ramadan), il y a eu, pour quelques semaines, d’importantes pénuries de gaz au pays. Les bateaux transportant le gaz vers le Sénégal étaient stationnés dans le port de Dakar pendant des semaines, prêts à approvisionner les cuisines du pays. Mais en raison d’un refus des compagnies de gaz de payer les frais portuaires pour faire descendre le gaz, des milliers de tonnes de cette substance essentielle sont restés calmement dans les bonbonnes des navires dans le Port autonome de Dakar. Ce manque de gaz a occasionné des difficultés partout au Sénégal. Les ménages ont dû commencer à utiliser du charbon pour faire chauffer et cuire la bouffe, ce qui est clairement moins efficace qu’un brûleur à gaz. Au lieu de prendre 45 minutes pour préparer le dîner, cela prenais plus de 2 heures. Heureusement, la pénurie de gaz s’est réglée la semaine dernière, mais il est clair qu’elle a fatigué les mères de famille et toutes celles qui prennent soin des ménages au Sénégal.

Pour ajouter à la liste des pénuries, parlons de l’eau… Celle-là, elle est moins à la grandeur du pays que dans ma maison d’accueil. Pour une raison que j’ignore (les rumeurs varient entre le fait que "quelqu’un" n’a pas payé la facture, au fait qu’une pipe est brisée ou endommagée, ou peut-être que le compteur d’eau a besoin d’être changé), la ville de Dakar a coupé l’eau à ma maison d’accueil. Aujourd’hui on célèbre la 20e journée de champelures asséchées à la maison. Heureusement, je suis une personne assez forte pour transporter quelques bidons d’eau tous les jours du bout de la rue vers ma maison. La situation va se régler bientôt semble-t-il, mais c’est aussi la réponse qu’on m’a donné 5 jours après le début de la coupure. Et bien, au moins je me bâtis des muscles à transporter des bidons, right?

Et enfin, il n’y a plus de pain au pays. Depuis deux jours, les boulangers du Sénégal sont en grève pour protester contre l’inaction du gouvernement pour limiter l’augmentation du prix de la farine. Bon, vous vous dites peut être qu’on peut vivre sans pain pour quelques jours, mais ici, le pain fait partie intégrante de l’alimentation des Sénégalais. On mange du pain avec presque chaque repas dans ma famille d’accueil, donc c’est certain que ça a causé un creux. Mais là il semble qu’un terrain d’entente a été trouvé entre la fédération des boulangers et les autorités gouvernementales. Le prix d’une baguette de 210g sera dorénavant fixé à 175 francs. Je ne sais pas exactement ce que ça veut dire, mais une chose est certaine : le prix de la baguette a augmenté et ce sera au consommateur d’absorber le choc.

En discutant de toutes ces coupures avec quelques Sénégalais dans mon entourage, je leur dis que je les trouve très patients face à toutes ces situations. Mais ce qu’ils me répondent est peut être plus juste : « Alain, ce n’est pas que nous sommes patients. C’est qu’on ne peut rien faire de toutes de ces situations. Nous sommes forcés de les accepter. Nous sommes abandonnés par notre gouvernement et nous ne pouvons rien faire. Nous n’avons pas de choix que de nous débrouiller. Mais les choses vont s’améliorer… incha'Allah (si Dieu le veut). »

vendredi 1 octobre 2010

Les grands sites de la capitale sénégalaise

Dimanche dernier, je me suis aventuré au centre-ville de Dakar à pied (c’est environ 25 minutes de la Médina). Je n’avais pas de grandes attentes, je me déplaçais simplement pour prendre quelques repères dans le centre-ville que j’avais jusqu’à date peu exploré.  Aussi, je voulais sortir de la Médina un peu, prendre de l’air, car c’est bien de s’échapper pour un instant de l’énergie constante qui s’y trouve. Je n’avais pas l’intention de faire de grande visite, mais au moment où j’arrivais en ville, un taximan s’est arrêté à côté de moi et a offert de me faire une tournée personnalisée de la ville et de me montrer les beaux coins.

Évidemment, j’étais sceptique au départ et je ne voulais pas trop dépenser. Mais en jasant un peu avec lui et après avoir négocié un prix pas mal raisonnable, je suis monté à bord de sa vieille bagnole. J’utilise ce terme vieille bagnole, car ici, la grande majorité des taxis sont tellement vieux qu’un coup de vent pourrait les emporter. Certains disent même qu’ils circulent encore seulement à cause de la grâce de Dieu. Quoi qu’il en soit, les taxis sénégalais, c’est une expérience en soi.

Yague était le nom du chauffeur. Un gentil monsieur d’une soixantaine d’années qui connaissait non seulement les beaux coins de Dakar, mais qui savait aussi les expliquer en assez grand détail. Je me suis senti entre bonnes mains pendant les près de trois heures qu’a duré ma tournée. J’ai bien apprécié mon dimanche avec ce gentil dakarois qui voulait me faire découvrir sa ville.

Voici donc quelques photos de la journée et quelques coins que j’ai l’intention d’explorer davantage dans les mois à venir.


L’assemblée nationale de la République du Sénégal.
(Je ne sais pas encore si je peux assister à des débats. À suivre…)

 
La place Soweto sur l’avenue Nelson Mandela et le musée d’Art africain derrière
(un des lieux qui accueillera le 3e Festival mondial des Arts nègres en décembre)


La cathédrale du souvenir africain est l’établissement religieux principal des catholiques dakarois. La religion principale au Sénégal est l’Islam (94 % de la population), mais 5 % sont catholiques et 1 % sont animistes.


Le palais du président de la République du Sénégal se retrouve en plein centre-ville.

 
Derrière le palais on retrouve l’océan.


Les bureaux administratifs des membres du gouvernement sénégalais


L’Île de Gorée, à 4 km de la côte de Dakar, est un site patrimonial mondial reconnu par l’UNESCO. Gorée a été, pendant plus de trois siècles, un des principaux sites de la traite d’esclaves africains.

Moi, le taxi et le plus vieux baobab du Sénégal (cet arbre a plus de trois siècles)

Une vue sur le centre-ville de Dakar
La place de l’indépendance.
Le Sénégal est devenu une république indépendante de la France coloniale le 4 avril 1960.
L’Hôtel de ville de Dakar, édifice de style colonial

Le monument des Tirailleurs sénégalais, un contingent militaire ayant combattu au nom de la France lors de la Première guerre mondiale. Derrière, on voit l’ancienne gare ferroviaire de Dakar