lundi 22 novembre 2010

Ma routine quotidienne au Sénégal

Je me lève le matin vers les 8 h. J’entends déjà les enfants qui commencent l’école devant la maison. Ils répondent à l’unisson à leurs professeurs qui leur enseignent le français. « Comment ça va? Ça va bien merci. Et vous? », répètent une cinquantaine de jeunes. Je fais bouillir de l’eau et je prends ma douche en me versant un seau d’eau sur la tête. Ensuite, je sors dans la cour en passant par la chambre à côté de la mienne, dans laquelle 4 ou 5 gars dans la vingtaine-trentaine sont encore entrain de dormir. Ils resteront là pour encore quelques heures avant de se réveiller pour aller jouer aux cartes dans la rue avec leurs amis.

Je déverrouille la porte de la cuisine et je me fais bouillir de l’eau avec le brûleur à gaz et une petite carafe en métal. Pendant que l’eau se met à bouillir, je sors dans la rue pour rencontrer les femmes devant l’école qui vendent du pain et des sandwichs. Je leur remets 50 francs en échange pour un bout de baguette, et je leur dis « jerejef », « merci! ».

J’éteins le gaz et je verse l’eau bouillie dans ma tasse de cristaux de café instantané Nescafé. J’ajoute le sucre et le lait en poudre et je remue bien pour m’assurer d’une dilution satisfaisante des poudres. J’apprécie ensuite ma baguette en écoutant au calme de la matinée. Personne  n’est encore debout, donc on n’entend que les enfants dans l’école devant. J’écoute une partie de podcast pour quelques minutes, avant de paqueter mon sac avec mon ordi et mes deux bouteilles d’eau pour la journée.

En sortant dans la rue je dis « salamaalekuum » aux femmes qui font la lessive sur le trottoir à côté de la maison. Je leur souhaite bonne journée et j’entame ma marche vers le bureau, situé à environ 15-20 minutes de chez moi. Je traverse plusieurs moutons et coqs qui font de la rue 5 leur chez-eux et je serre la main des enfants qui s’approchent de moi en criant « toubab toubab toubab! ». Plus loin sur ma route, j’observe le travail ardu des centaines d’hommes qui travaillent dans les fabriques à chaussures, sandales et talons hauts.

Fabrique à chaussures - rue 11, Médina

En arrivant à l’AFEME, je salue la famille de la présidente et je rentre au bureau, situé à côté de la cour intérieure. Ici, je m’installe pour ma journée de travail. Je prends une pause au dîner pour déguster le riz au poisson (thiéboudienne) que nous a préparé la sœur de la présidente. Au cours du repas, Mami, la fillette de 18 mois qui se promène dans la cour toute la journée, me tape le dos ou crie parce qu’elle veut de l’attention immédiate.

Avant de partir du travail, Awa, la domestique de la maison/bureau m’offre un thé sénégalais bien sucré dans une mini-tasse. Après avoir dégusté, je pacte mes affaires et c’est le retour à la maison vers les 17 h. En route j’arrête à la boutique pour ramasser une bouteille de 10 L d’eau minérale, comme l’eau du robinet à la Médina laisse parfois à désirer.

Je dépose mon sac dans ma chambre à la maison et je me change pour aller faire du jogging sur la Corniche, la route qui longe l’océan atlantique et qui est à trois minutes de la maison. Je jogge pour environ une heure en observant le fabuleux soleil couchant à l’ouest. Je fais environ 10 km aller-retour, en dépassant le cimetière musulman, les centaines de travailleurs au marché des poissons Soubédioune, le parc thématique Magic Land, l’hôtel Terrou-Bi et la plage de Fann où s’entraînent lutteurs et joueurs de foot. Enfin, après avoir dépassé le siège bien protégé de la Banque mondiale, j’arrive à la place du souvenir, une grande esplanade longeant l’océan et ornée d’un énorme monument en forme du continent africain qui donne l’allure d’être suspendu sur la mer. Après avoir repris mon souffle quelques instants, je reprends la même route pour retourner à la maison dans la lueur du soleil couchant.

Marché des poissons à Soumbédioune

Place du souvenir

Avant le repas qui sera servi vers les 21 heures (après la dernière prière de la journée), je vais m’acheter quelques arachides fraîchement grillées dans une cuvette de sable chauffé au charbon. Cela me tient aller jusqu’au souper. Pour le reste de la soirée, je lis un peu, je discute un peu, je regarde un peu le bulletin de nouvelles, sinon un téléroman espagnol ou indien traduit en français…

Quand je sens la fatigue, je souhaite « fananal ak jam » « bonne nuit » à ma famille et à mes amis dans la chambre d’à côté et j’enfile mes bouchons d’oreilles afin d’entrer dans le monde des rêves sans trop être dérangé par le bruit de ce quartier populaire qui ne dort jamais.

mercredi 27 octobre 2010

Après-midi à l'Île de Gorée
Site de la plus grande déportation de l'histoire de l'humanité : environ 20 millions d'esclaves ont été vendus sur cette île avant d'être envoyés dans les Amériques et en Europe.

Pu de courant, pu de gaz, pu d’eau, pu de pain…

Salut groupe! Je suis désolé de n’avoir rien pu poster dernièrement sur ce blogue. Je vivais des moments de choc culturel et j’ai cru bon de me censurer un peu afin d’éviter les dommages d’un texte rédigé dans le creux d’une expérience outremer. Cela étant dit, je dirais que les temps qui courent sont difficiles en général pour les Sénégalais et Sénégalaises. Le pays passe plusieurs crises en même temps qui affectent profondément la qualité de vie des citoyens. Les gens décrient quotidiennement l’incapacité de leur gouvernement de répondre à leurs besoins primaires et c’est clair qu’ils ont raison de dénoncer la situation dans laquelle ils se trouvent. Je suis au Sénégal depuis déjà six semaines et les coupures diverses semblent se vivre tous les quelques jours.

Premièrement, il y a le courant électrique. La Senelec, la société d’État qui gère l’électricité au Sénégal, n’est pas en mesure d’offrir du courant à tous les Sénégalais en tout temps. En raison d’une gestion questionable au sein de cette société et des infrastructures anciennes qui causent un gaspillage important d’énergie (les vielles centrales électriques et les fils électriques datent d’il y a des décennies), l’offre de courant n’est pas assez élevé pour répondre à la demande des Sénégalais (et soulignons que leur consommation d’énergie n’est qu’une fraction de ce qu’est la nôtre au Canada). Par conséquent, il y a constamment des coupures de courant dans le pays. Parfois au travail on peut passer 4 heures ou plus de temps à ne rien faire, puisqu’il n’y a plus de courant pour faire fonctionner nos ordinateurs. « Mais comment un pays peut-il se développer quand même les gens qui ont un emploi ne peuvent pas travailler pendant de si longues périodes? », me demande une de mes collègues sénégalaises. Une question qu’il faudra poser au président de la République j’imagine… Et malgré les délestages intenses à Dakar, ils sont pires dans la banlieue, où la population passe parfois des journées entières sans courant. Des manifestations ont eu lieu dans la banlieue, mais avec peu de résultats.

Ensuite, il y a le gaz. Les familles à la Médina et dans de nombreuses régions du Sénégal utilisent beaucoup le gaz (style propane) pour faire la cuisson et préparer les plats. Mais après la fête de la Korité (une fête musulmane célébrant la fin du Ramadan), il y a eu, pour quelques semaines, d’importantes pénuries de gaz au pays. Les bateaux transportant le gaz vers le Sénégal étaient stationnés dans le port de Dakar pendant des semaines, prêts à approvisionner les cuisines du pays. Mais en raison d’un refus des compagnies de gaz de payer les frais portuaires pour faire descendre le gaz, des milliers de tonnes de cette substance essentielle sont restés calmement dans les bonbonnes des navires dans le Port autonome de Dakar. Ce manque de gaz a occasionné des difficultés partout au Sénégal. Les ménages ont dû commencer à utiliser du charbon pour faire chauffer et cuire la bouffe, ce qui est clairement moins efficace qu’un brûleur à gaz. Au lieu de prendre 45 minutes pour préparer le dîner, cela prenais plus de 2 heures. Heureusement, la pénurie de gaz s’est réglée la semaine dernière, mais il est clair qu’elle a fatigué les mères de famille et toutes celles qui prennent soin des ménages au Sénégal.

Pour ajouter à la liste des pénuries, parlons de l’eau… Celle-là, elle est moins à la grandeur du pays que dans ma maison d’accueil. Pour une raison que j’ignore (les rumeurs varient entre le fait que "quelqu’un" n’a pas payé la facture, au fait qu’une pipe est brisée ou endommagée, ou peut-être que le compteur d’eau a besoin d’être changé), la ville de Dakar a coupé l’eau à ma maison d’accueil. Aujourd’hui on célèbre la 20e journée de champelures asséchées à la maison. Heureusement, je suis une personne assez forte pour transporter quelques bidons d’eau tous les jours du bout de la rue vers ma maison. La situation va se régler bientôt semble-t-il, mais c’est aussi la réponse qu’on m’a donné 5 jours après le début de la coupure. Et bien, au moins je me bâtis des muscles à transporter des bidons, right?

Et enfin, il n’y a plus de pain au pays. Depuis deux jours, les boulangers du Sénégal sont en grève pour protester contre l’inaction du gouvernement pour limiter l’augmentation du prix de la farine. Bon, vous vous dites peut être qu’on peut vivre sans pain pour quelques jours, mais ici, le pain fait partie intégrante de l’alimentation des Sénégalais. On mange du pain avec presque chaque repas dans ma famille d’accueil, donc c’est certain que ça a causé un creux. Mais là il semble qu’un terrain d’entente a été trouvé entre la fédération des boulangers et les autorités gouvernementales. Le prix d’une baguette de 210g sera dorénavant fixé à 175 francs. Je ne sais pas exactement ce que ça veut dire, mais une chose est certaine : le prix de la baguette a augmenté et ce sera au consommateur d’absorber le choc.

En discutant de toutes ces coupures avec quelques Sénégalais dans mon entourage, je leur dis que je les trouve très patients face à toutes ces situations. Mais ce qu’ils me répondent est peut être plus juste : « Alain, ce n’est pas que nous sommes patients. C’est qu’on ne peut rien faire de toutes de ces situations. Nous sommes forcés de les accepter. Nous sommes abandonnés par notre gouvernement et nous ne pouvons rien faire. Nous n’avons pas de choix que de nous débrouiller. Mais les choses vont s’améliorer… incha'Allah (si Dieu le veut). »

vendredi 1 octobre 2010

Les grands sites de la capitale sénégalaise

Dimanche dernier, je me suis aventuré au centre-ville de Dakar à pied (c’est environ 25 minutes de la Médina). Je n’avais pas de grandes attentes, je me déplaçais simplement pour prendre quelques repères dans le centre-ville que j’avais jusqu’à date peu exploré.  Aussi, je voulais sortir de la Médina un peu, prendre de l’air, car c’est bien de s’échapper pour un instant de l’énergie constante qui s’y trouve. Je n’avais pas l’intention de faire de grande visite, mais au moment où j’arrivais en ville, un taximan s’est arrêté à côté de moi et a offert de me faire une tournée personnalisée de la ville et de me montrer les beaux coins.

Évidemment, j’étais sceptique au départ et je ne voulais pas trop dépenser. Mais en jasant un peu avec lui et après avoir négocié un prix pas mal raisonnable, je suis monté à bord de sa vieille bagnole. J’utilise ce terme vieille bagnole, car ici, la grande majorité des taxis sont tellement vieux qu’un coup de vent pourrait les emporter. Certains disent même qu’ils circulent encore seulement à cause de la grâce de Dieu. Quoi qu’il en soit, les taxis sénégalais, c’est une expérience en soi.

Yague était le nom du chauffeur. Un gentil monsieur d’une soixantaine d’années qui connaissait non seulement les beaux coins de Dakar, mais qui savait aussi les expliquer en assez grand détail. Je me suis senti entre bonnes mains pendant les près de trois heures qu’a duré ma tournée. J’ai bien apprécié mon dimanche avec ce gentil dakarois qui voulait me faire découvrir sa ville.

Voici donc quelques photos de la journée et quelques coins que j’ai l’intention d’explorer davantage dans les mois à venir.


L’assemblée nationale de la République du Sénégal.
(Je ne sais pas encore si je peux assister à des débats. À suivre…)

 
La place Soweto sur l’avenue Nelson Mandela et le musée d’Art africain derrière
(un des lieux qui accueillera le 3e Festival mondial des Arts nègres en décembre)


La cathédrale du souvenir africain est l’établissement religieux principal des catholiques dakarois. La religion principale au Sénégal est l’Islam (94 % de la population), mais 5 % sont catholiques et 1 % sont animistes.


Le palais du président de la République du Sénégal se retrouve en plein centre-ville.

 
Derrière le palais on retrouve l’océan.


Les bureaux administratifs des membres du gouvernement sénégalais


L’Île de Gorée, à 4 km de la côte de Dakar, est un site patrimonial mondial reconnu par l’UNESCO. Gorée a été, pendant plus de trois siècles, un des principaux sites de la traite d’esclaves africains.

Moi, le taxi et le plus vieux baobab du Sénégal (cet arbre a plus de trois siècles)

Une vue sur le centre-ville de Dakar
La place de l’indépendance.
Le Sénégal est devenu une république indépendante de la France coloniale le 4 avril 1960.
L’Hôtel de ville de Dakar, édifice de style colonial

Le monument des Tirailleurs sénégalais, un contingent militaire ayant combattu au nom de la France lors de la Première guerre mondiale. Derrière, on voit l’ancienne gare ferroviaire de Dakar

mardi 28 septembre 2010

Moi sur la côte de l'océan atlantique ici à Dakar


Avec un garde devant le palais présidentiel du Sénégal
(et oui, comme vous pouvez voir, il faisait chaud)


Article intéressant paru dans le quotidien Le Soleil (Dakar) :
Quartier de la Médina : Une nouvelle Guinée au cœur de la ville



jeudi 23 septembre 2010

L'avenue principale Blaise Diagne à la Médina
(nommée en honneur du premier Africain à siéger à l'Assemblée nationale française au début du XXe siècle)


Avenue Blaise Diagne et les débuts du marché Tilène

Le stade Iba Mar Diop de la Médina


Photos de la cour intérieur chez ma famille d'accueil




Bien plus qu'un quartier...

Voilà déjà une semaine depuis mon arrivée à la Médina et je dois vous dire qu’en général, les choses vont bien. Mais comment vous décrire la Médina, lorsque vraiment, ce quartier est bien plus qu’un agrégat de choses et de personnes : c’est une énergie, voire une façon de vivre qui est tellement loin de ce à quoi je suis habitué, mais, jusqu’à présent, ça me plait beaucoup.

Parfois on ne se rend pas compte des particularités d’une place avant d’aller ailleurs. Il faut dire que depuis une semaine, je ne suis pas beaucoup sorti de la Médina. Mais hier, je me suis aventuré un peu à l’extérieur du quartier pour rejoindre une autre volontaire canadienne juste au nord, dans un arrondissement nommé Sacré-Cœur.

La rencontre s’est bien déroulée et ça a fait du bien de discuter avec elle en prenant une glace dans un petit resto de son quartier. Mais ce quartier est très loin du train de vie auquel sont habitués les Médinois. De belles villas clôturées bordent les larges rues bien pavées. Seulement quelques personnes sont visibles de la rue. Les belles voitures sont stationnées devant ces logis où habite une élite dakaroise plutôt aisée. Mais tout ça, ce n’est pas la Médina. Et pour dire vrai, cela ne me dérange pas du tout.

La Médina se trouve à être un des plus vieux quartiers populaires de Dakar. Sa construction remonte à 1914, lorsque l’administration coloniale, pour éviter la propagation de la peste, a décidé d’isoler les Sénégalais des blancs du Plateau (centre-ville). Depuis, ce quartier s’est forgée une identité et une façon de vivre très distincte.

Ici à la Médina, on se réveille le matin vers 6 h à l’appel de la prière qui émane des hauts parleurs de la mosquée Mausolé Seydou Nourou Tall, située à deux coins de rue. Ici, on entend des coqs et des moutons qui circulent dans les rues dès 7 h et on sent la fumée produite par les vieux taxis qui grognent et qui embouteillent déjà la rue principale. Et ce bruit (ou cette musique… :) se poursuit jusqu’aux petites heures du matin.

Ici à la Médina, il y a du monde partout! Pour un quartier qui n’occupe pas énormément de territoire, on y compte plus de 130 000 habitants. Cela peut sembler comme un chiffre normal pour une grande capitale, mais dans un quartier où les maisons font rarement plus de deux étages, ça fait du monde en masse à corder dans les maisons. Mais avec tant de gens, il est clair que les maisons débordent dans la rue et les rues dans les maisons.

Du matin au soir, les vieux comme les jeunes et même les enfants circulent et discutent sans cesse avec leurs voisins et leurs amis. Que tu sois de la famille ou non, tous reçoivent le même traitement. C’est ce qu’on appelle la « grande famille sénégalaise » et tout le quartier en fait partie! Tous sont la bienvenue chez soi à toutes les heures de la journée, pour discuter, pour dormir, mais surtout, pour manger. Parfois on se retrouve 12 personnes autour du même plat de thiéboudienne (riz au poisson), mais seulement 4 ou 5 sont de la famille (dans le sens canadien du terme). Et cette hospitalité sénégalaise, elle se vit à tous les jours à la Médina.

Il faut dire qu’ici à la Médina, on se sent en toute sécurité, car la grande famille sénégalaise est aux aguets pour ses membres. Et bien que je ne sois visiblement pas d’ici, les gens n’hésitent pas de me souhaiter un chaleureux « salaamaalekum » (bonjour!) en tendant la main, ou encore les enfants à leur manière, en criant « tubaab » (blanc!) en rigolant et en pointant du doigt.

Enfin, c’est à la Médina que l’on retrouve le rythme et le talent de Dakar. Que ce soit en foot ou en musique, on me dit que tous les grands du Sénégal (comme Youssou N’dour!) sont originaires de la Médina. Et à mon avis, ce n’est pas surprenant, puisque malgré les routes mal pavées, la saleté et la pauvreté qui pourraient initialement sauter aux yeux, on ressent dans ce quartier une authenticité qui ne se trouve pas ailleurs. La Médina, c’est le cœur et l’âme de Dakar et la porte d’entrée du Sénégal. Bienvenue!
Vue de ma rue - rue 5 à la Médina (Dakar), Sénégal



vendredi 17 septembre 2010

Dakar, capitale du Sénégal, compte 2,5 millions d'habitants et un autre million en banlieue.
Monument Porte du Millénaire, à deux coins de rue de chez ma famille d'accueil

Bien arrivé et il fait chaud!

Je suis arrivé à Dakar mardi soir à 20 h à l'aéroport Léopold Sédar Senghor sur un vol Air France Montréal-Paris-Dakar qui a duré 15 heures. Je suis descendu de l'avion dans la noirceur. La chaleur était frappante. Il y a même eu de la buée dans mes lunettes... Si je croyais qu'Ottawa était humide, bienvenue à Dakar, où les journées dépassent le 37 degrés et les nuit descendent à 30.

Yacine, la directrice de l'AFEME était là avec sa fille pour m'apporter à ma famille d'accueil en taxi. En suivant la Corniche (route qui longe la mer de l'aéroport jusqu'au centre-ville), j'ai vu la lune et les étoiles en pleine ville. Bien qu'il y ait des lumières dans les maisons et sur le bord de certaines rues, l'absence de pollution lumineuse est remarquable.

Arrivé à la Médina, rue 5 angle 6, je rencontre Aïda Touré, la dame qui sera ma mère d'accueil pour mon séjour en Afrique de l'Ouest, ainsi que son mari, Tidjane. On jase un peu et on m'offre à souper sur une petite table dans le salon, pendant que la famille mange à l'extérieur, assis parterre sur la gallerie, à partager leur souper servi dans un plat commun. On me montre la chambre qui sera la mienne chez Aïda, une grosse chambre avec un lit double. Les deux premiers soirs ici, j'ai très peu dormi en raison de la chaleur, mais hier, je me suis acheté un ventilo qui m'a aidé à dormir.

Depuis deux jours, j'apprends à connaître la famille d'Aïda. Au moins 10 personnes habitent dans cette maison à quelques pièces, sans oublier les nombreux amis et voisins qui entrent et qui sortent régulièrement. J'ai dû me faire un petit arbre généalogique pour mieux comprendre qui habitait ici et qui était là seulement de passage. C'est très sympatique en fait que la maison d'une devient celle de l'autre si facilement, mais ça porte à confusion pour un nouvel arrivant comme moi. Hihi, je me débrouille bien.

L'autre soir je suis allé voir l'océan avec Ibra, le fils d'Aïda. La plage est à 5 minutes de là où j'habite. J'imagine que ça deviendra un lieu intéressant quand je n'aurai rien à faire ou pour m'évader un peu.

Hier, je me suis assis dans la rue pour près de 2 heures. Ibra m'a invité là pour un bout de temps et ensuite Jackaria. J'ai appris à connaître quelques voisins et amis des gars, mais je n'ai pas compris grand chose, comme la discussion se passait en Wolof. J'apprendrai un peu de cette langue bientôt. Ça aidera dans mon intégration :) Autre que ça, je joue au soccer avec les petits enfants. Ça fait du bien car même s'ils ne parlent pas le français, ils me veulent sur leur équipe, lol. Si seulement ils savaient à quel point je suis pourrit.

Aujourd'hui j'ai fait un tour à l'AFEME pour apprendre à connaître les membres du bureau et la famille de Yacine, la présidente. Le bureau se retrouve dans la maison de Yacine, donc c'est à la fois un bureau, à la fois un milieu de vie où famille et amis se rencontrent. Très cool en fait. Ici pour le dîner, on m'a invité à manger du bol familial, ce qui m'a beaucoup plu. C'était un plat de riz avec viande, légumes et sauce aux tomates. J'ai bien aimé.

Et bien, maintenant il pleut. Ça aidera sans doute à faire diminuer l'humidité! Que de bonnes nouvelles.

Je vous reviens après le weekend. J'espère bien voir un peu plus de Dakar demain ou dimanche ;)

Alain